Psychologie et comment mieux gérer ses relations

Les personnes qui, dans leur enfance, se sont senties indésirables ou mal aimées présentent souvent, une fois adultes, ces 7 comportements

Par Éric Fontaine , le mardi, 13 mai 2025, 4h33 — relations

Nous portons tous en nous des fragments de notre passé

Certains souvenirs nous font sourire, d’autres, beaucoup moins. C’est de ces derniers dont nous allons parler aujourd’hui. Grandir en se sentant indésirable ou mal aimé peut laisser une empreinte durable. Ce n’est pas toujours visible en surface, mais cela se manifeste souvent à travers certains comportements à l’âge adulte. Ces comportements ne sont pas figés et ne résument pas une personne. Cependant, ils peuvent être de subtils indicateurs d’un passé difficile.


En être conscient permet de mieux comprendre certaines réactions et de développer davantage d’empathie et de bienveillance dans nos relations.

Examinons ensemble quelques-uns de ces comportements, peut-être vous reconnaîtrez-vous — ou reconnaîtrez-vous quelqu’un de votre entourage.

1) Difficulté à établir des relations sûres

Beaucoup de personnes qui ont grandi en se sentant peu aimées ou sans valeur rencontrent des difficultés à construire des relations stables et sécurisantes une fois adultes.

Ce n’est pas un manque de désir de connexion. En réalité, c’est souvent l’inverse : elles aspirent à des liens profonds. Pourtant, quelque chose semble toujours entraver cette quête.


Cette difficulté puise souvent sa source dans une peur du rejet développée très tôt. L’idée d’être de nouveau perçues comme indésirables ou non dignes d’amour peut être si angoissante qu’elles finissent, sans le vouloir, par repousser les autres.

C’est un mécanisme de protection, mais aussi une prophétie auto-réalisatrice : par peur du rejet, elles adoptent des comportements qui les y conduisent, renforçant ainsi la croyance qu’elles ne méritent pas d’être aimées. Et selon cette étude, cette tendance est souvent liée à des styles d’attachement insécures développés durant l’enfance, notamment l’attachement évitant, résultant d’un manque de réconfort émotionnel de la part des figures parentales.


Comprendre ce schéma ne consiste pas à juger, mais à observer avec lucidité. Cela permet de développer de la patience et une communication plus consciente envers ceux qui en souffrent.

2) Surperformer pour obtenir l’approbation

Enfant, j’avais constamment le sentiment de devoir prouver ma valeur.

Mon parcours a été marqué par une succession de réussites, d’efforts et de performances. Chaque récompense, chaque accomplissement, portait l’espoir d’être enfin vu, enfin aimé.

Cette dynamique m’a suivi jusqu’à l’âge adulte. Je travaillais sans relâche, toujours à la recherche d’une excellence qui me vaudrait reconnaissance et acceptation.

Je voulais être le meilleur dans tout, convaincu que si je faisais assez, si j’étais assez, alors peut-être serais-je digne d’amour.

De l’extérieur, ce besoin de surperformance peut ressembler à de l’ambition ou à une quête de succès. Mais en réalité, c’était une tentative désespérée de combler un vide intérieur.

Un vide né d’une croyance profondément ancrée depuis l’enfance : celle de ne pas être digne d’amour ou de considération.


Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que ce comportement venait de cette insécurité initiale. Prendre conscience de cela a été un premier pas vers l’acceptation de moi-même, non pas pour ce que je fais, mais pour ce que je suis.

C’est cette prise de conscience qui m’a permis de sortir, peu à peu, du cycle épuisant de la surperformance. Et de commencer à trouver un peu plus de paix, en moi-même.

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3) Hypervigilance envers les émotions des autres

Les personnes qui se sont senties indésirables ou mal aimées durant leur enfance développent souvent une grand sensibilité aux émotions de leur entourage.

Cette attitude trouve souvent son origine dans une stratégie de survie. Dans un environnement instable ou émotionnellement imprévisible, il devenait important, pour elles, de décoder les humeurs des autres afin de préserver leur propre équilibre.

Cette hypervigilance se traduit parfois par une capacité fine à vouloir lire les émotions, à anticiper les réactions et à ajuster leur comportement pour éviter les conflits ou le rejet. C’est comme si elles étaient constamment en état d’alerte, à l’affût du moindre changement de ton, de regard ou d’attitude.

Des recherches ont d’ailleurs montré que les personnes ayant subi de la négligence ou des abus émotionnels dans leur enfance reconnaissent plus rapidement les expressions de tristesse sur les visages. Cela témoigne d’un apprentissage précoce et souvent inconscient, destiné à s’adapter à un environnement émotionnellement menaçant.


Mais cette aptitude a un prix : elle est épuisante. Elle peut également mener à un besoin constant de plaire, à une peur excessive de décevoir et à une difficulté à poser des limites.

Comprendre ce comportement peut nous aider à développer une compassion plus profonde. Et rappeler à ceux qui en souffrent que leur valeur ne dépend pas des humeurs ou de l’approbation des autres.

4) Tendance au perfectionnisme

Parmi les comportements courants chez ceux qui ont grandi avec un sentiment d’être mal aimés figure la recherche constante de perfection.

Ce besoin découle souvent d’une croyance profondément ancrée : s’ils agissent parfaitement, s’ils évitent toute erreur, alors peut-être seront-ils enfin acceptés et aimés. Selon cette cette étude, cela devient un moyen de contrôler leur environnement et d’éviter la critique ou le rejet.

Cela les pousse à se fixer des objectifs très élevés, souvent irréalistes. Ils deviennent leurs juges les plus sévères. La moindre erreur est vécue comme une preuve d’échec personnel, et parfois même comme une confirmation de leur manque de valeur.

Si le perfectionnisme peut parfois mener à des réussites visibles, il entraîne aussi un lourd tribut émotionnel : anxiété, stress chronique, fatigue mentale, voire troubles dépressifs.

Apprendre à voir l’origine de cette quête de perfection est un pas important vers le lâcher-prise. Car l’erreur fait partie de l’apprentissage, et qu’aucune réussite n’est nécessaire pour mériter l’amour ou la reconnaissance.

5) Difficulté à accepter les compliments

Pendant longtemps, j’ai eu du mal à recevoir les compliments. À chaque mot gentil, j’avais l’impression que cela glissait sur moi sans jamais vraiment s’imprégner.

Même lorsque quelqu’un me faisait un éloge sincère, je le mettais sur le compte du hasard, de la politesse, ou d’un facteur extérieur. Il m’était difficile de croire que ces paroles pouvaient être justes, encore moins méritées.

Avec le recul, j’ai compris que cette réaction venait de mes premières expériences de rejet ou de sentiment d’être indigne. Une partie de moi était profondément convaincue que je ne méritais pas l’attention positive ou la reconnaissance.


Alors, je les balayais avant même qu’ils ne puissent me toucher.

Avec le temps, j’ai appris que recevoir un compliment ne signifie pas se vanter. Cela revient simplement à accepter, avec bienveillance, le regard positif de l’autre et à reconnaître ses propres qualités.

C’est un apprentissage progressif, mais essentiel pour retrouver confiance en soi et percevoir sa propre valeur.

6) Une tendance à l’auto-isolement

Les personnes qui se sont senties indésirables ou mal aimées dans leur enfance ont souvent tendance à se retirer et à s’isoler des autres, selon cette étude.

Ce comportement peut sembler paradoxal, surtout si l’on considère leur profond désir de lien et d’acceptation.

Mais cet isolement auto-imposé est souvent un mécanisme de défense. C’est une manière de se protéger de la douleur potentielle du rejet ou de la déception.

Cela peut se manifester par l’évitement des rassemblements sociaux, une hésitation à créer de nouvelles relations ou même un éloignement progressif de relations existantes.

C’est comme si elles construisaient une forteresse autour d’elles, croyant y trouver un refuge face aux blessures possibles que peuvent provoquer les relations humaines.

Comprendre cette dynamique nous invite à faire preuve de patience et d’empathie. Il ne s’agit pas de forcer le contact, mais de leur offrir un espace sécurisant et une présence rassurante, sans pression ni jugement.

7) Une difficulté à exprimer ses émotions

Ceux qui ont grandi avec le sentiment d’être mal aimés ou indésirables rencontrent souvent des difficultés à exprimer leurs émotions.


Ce n’est pas qu’ils ne ressentent rien. Au contraire, ils éprouvent souvent les choses avec intensité. Mais mettre des mots sur ces ressentis peut être un véritable défi.

Dans leur enfance, exprimer leurs émotions a peut-être été perçu comme une faiblesse, ou bien accueilli avec indifférence, voire rejet. Pour se protéger, ils ont appris à les enfouir, à ne pas les montrer.

À l’âge adulte, cette habitude persiste. Ils peuvent avoir du mal à dire ce qu’ils ressentent, à nommer leur tristesse, leur peur ou même leur joie.

Cela ne signifie pas qu’ils sont froids ou détachés. Cela signifie simplement qu’ils ont besoin de temps, de confiance et d’un environnement bienveillant pour se sentir en rassuré lorsqu’ils s’expriment.

Être à l’écoute, sans exiger ni précipiter, est un véritable cadeau que nous pouvons leur offrir.

Dernière réflexion : comprendre plutôt qu’étiqueter

Identifier ces comportements chez soi ou chez les autres ne doit jamais servir à blâmer ni à coller des étiquettes.

Il s’agit de mieux comprendre les expériences qui nous façonnent, les mécanismes que nous avons développés pour nous protéger, et les traces qu’un passé difficile peut laisser dans notre quotidien.


Si vous vous reconnaissez dans certains de ces comportements, sachez qu’ils ne définissent pas qui vous êtes. Ils font partie de votre histoire, de votre chemin. Et ce chemin peut évoluer.

Il est possible de demander de l’aide, d’en parler, de guérir et de transformer peu à peu ces anciens schémas.

Si vous reconnaissez ces signes chez quelqu’un d’autre, que cela suscite en vous plus de douceur, de patience et de bienveillance.

Chacun porte en lui des luttes invisibles. Et parfois, un simple geste de gentillesse peut avoir un impact immense sur quelqu’un qui a grandi sans se sentir aimé.

Nous sommes tous en construction, façonnés par notre passé, mais jamais figés par lui. Nous avons en nous la capacité d’évoluer, de nous reconstruire, et de bâtir des vies pleines d’amour, de liens sincères et d’acceptation.

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Éric Fontaine

J’ai étudié les relations pendant plusieurs années avant de me spécialiser dans l’éducation. Cela fait une dizaine d’années que j’exerce, et je souhaite aujourd’hui partager des articles en parallèle à mon activité pour aider les personnes qui ont besoin d’aide. J’espère que vous pourrez ainsi trouver les conseils dont vous avez besoin dans mes articles.

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